Le communiqué de presse, reçu à 8h52 en ce 11 juin, avait retenu mon attention, puisqu’il “vendait” une solution automatisée de gestion de candidatures, censée faire gagner du temps à ses utilisateurs.

Faciliter le processus de recrutement, voilà qui intéresserait tout patron de TPE souhaitant développer son business. Publier et trier les offres, gérer les candidatures, suivre le parcours des postulants, automatiser les tâches chronophages. Le rêve ! Et en plus, les fonctionnalités de base sont 100 % gratuites. Hop, je me rends illico sur le site en question et je découvre l’avis signé de deux utilisateurs. Chouette, je vais pouvoir les contacter et bénéficier de leurs retours d’expérience pour en savoir un peu plus sur cette solution miracle. Un petit coup de Google et de LinkedIn et le tour sera joué. Première désillusion : ma requête, qui stipule pourtant le patronyme et la fonction des intéressés, tels que mentionnés sur le site, ne donne rien. Bizarre pour des responsables du recrutement.

Sidérant et déroutant
Qu’à cela ne tienne : le nom de la directrice du marketing est précisé au bas du communiqué. Il me suffit de lui demander gentiment le nom des entreprises auxquels les deux responsables du recrutement signataires sont rattachés. Au bout de quelques minutes, la réponse – à laquelle je ne m’attendais pas – tombe. Je cite : « Merci de l’intérêt porté à notre outil. Concernant les deux retours sur notre site, ils proviennent d’une enquête réalisée en ligne par Wizbii auprès de sa base recruteurs. Je ne pourrais pas vous communiquer les entreprises des recruteurs car ils souhaitent garder l’anonymat ». Si je comprends bien, voilà une entreprise qui cache ses prescripteurs potentiels, au motif qu’ils ne sont pas disposés à vanter les mérites de sa solution, ailleurs que sur la plateforme web. Commercialement, c’est sidérant. En matière de communication, c’est déroutant. 

Tout le sens de l’authenticité
Je me suis alors souvenu qu’il y a quelque temps, j’avais lu un vrai article sur les avis bidons publiés sur Internet. De là à penser que cette solution de gestion automatisée des candidatures serait du même acabit… « Néanmoins, je me tiens à votre disposition si besoin », m’enjoignait l’experte en marketing. Au lieu de prendre mon téléphone, j’ai pris mes jambes à mon coup et j’ai passé mon chemin. Comme disait une personnalité politique de premier plan : « Quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup ». Ici, ce sont des fantômes, et moi, les loups ou les fantômes, ça me fait peur, qu’ils soient recruteurs ou pas. Cette péripétie, que chacun interprètera selon son cadre de référence, m’a cependant interpellé : faut-il se résoudre à penser que l’authenticité dont nombre d’entreprises se prévalent à grands coups de plans de com’ ne serait qu’une notion circonscrite à leurs rutilants rapports annuels et autres communiqués de presse ?